Insolite
Certains croient à un accident. D'autres à du vandalisme. Mais non : le carrefour giratoire entre la route de Rennes et le boulevard Saint-Germain n'a pas été
victime d'une collision. Ni du défoulement de casseurs. Le candélabre couché et les bancs brisés sont l'oeuvre... des jardiniers des espaces verts. C'est eux qui ont imaginé cette drôle de mise
en scène.
Cette année, ils ont en effet donné pour thème à leur plan de fleurissement : « La renaissance des fleurs après une catastrophe ».
Les années précédentes, les Fougerais étaient habitués à des fils conducteurs plus conventionnels, comme les couleurs, les pays du monde, la biodiversité... Mais
« pour l'été 2012, on a eu envie de surprendre et d'interpeller, assure Philippe Cossard, technicien aux espaces verts. L'idée est aussi de montrer qu'après un séisme,
un incendie ou une tempête, la nature et les fleurs finissent toujours par reprendre leurs droits. En quelque sorte, c'est un message d'espoir ! »
Pour mettre en place ce fleurissement insolite et inédit, les 37 jardiniers du service se sont creusé la tête et ont laissé libre cours à leur imagination.
Maintenant que le soleil a pointé le bout de son nez, ils sont à pied d'oeuvre.
Le fleurissement sera terminé avant la mi-juin et sera en place jusqu'à cet automne. Déjà, le rond-point de Rennes a été relooké et des arbres calcinés ou
déchirés par la foudre sont sortis de terre, place de la République et aux abords du parc des Orières...
A cette décoration apocalyptique, devraient s'ajouter, bientôt, des pylônes couchés, place Carnot. Quant au jardin public ou à la place Gambetta, il n'est pas
impossible d'y voir bientôt tournoyer une tornade ou cracher un volcan.
Pas la fin du monde
Pour autant, il n'y a heureusement pas de risque de voir Fougères se transformer en paysage de fin du monde. Car dans tout ce décorum, les espaces verts prévoient
de planter 37 000 plantes annuelles. Elles sont de 200 espèces et on les voit déjà sur les ronds-points, aux pieds des arbres, sur les trottoirs. Parmi toutes ces fleurs, « de plus en
plus de graminées. On essaie de réintroduire les espèces locales, comme la pâquerette, qui n'avaient plus de droit de cité dans nos villes. Notre volonté est d'allier démarche ho rticole et
biodiversité », détaille Philippe Cossard. Beau, écolo et rigolo à la fois, en quelque sorte.