Caliban parle,
Grasset, 1928, pour la présente édition 1945, p. 28, 96, 115, 134, 160 163 :
« Je suis de ces hommes qu’en matière de gouvernement on appelle des hommes impossibles. Un trop honnête homme est presque toujours un homme
impossible. »
« […] J’ai retrouvé le vrai sens de la culture, et désormais je ne me trompe plus quand je lis les vieux livres. Je sais ce que j’y dois chercher. Un esprit
s’y cache, qui délivre et qui sauve. »
« La vraie trahison est de suivre le monde comme il va et d’employer l’esprit à le justifier. »
« La société qui a eu peur est comme l’homme qui a eu peur ; elle n’a plus toute sa valeur morale. »
« Le bonheur tue l’imagination et les gens heureux ne peuvent connaître la puissance d’un songe que la seule misère nourrit. »
« [La culture] est l’inquiétude du vrai et du juste, certaine exaltation permanente de l’esprit
[…]. »
L’Université dans la Résistance et dans la France nouvelle, Conférence au Palais de Chaillot le 8 mars 1945, repris
in Aventures de l’Esprit, Gallimard, 1954, p. 200 :
« L’éducation d’un peuple, ce n’est que l’augmentation de sa conscience. »
La France [et] le Monde, Éditions de la Liberté, 1946, repris in Aventures de l’Esprit,
p. 10, 23 et 31 :
« Une nation pas plus qu’un individu ne peut se passer du regard des autres, de cette flamme fraternelle, de cet encouragement à vivre qui y étincelle
quelquefois. »
« Les peuples, comme les hommes, se mesurent à leurs rêves. La France n’est devenue la France que grâce à un certain pouvoir qu’elle eut quelquefois de rêver
non pour elle seulement, mais pour tous les hommes […]. »
« La démocratie est la religion du bonheur des hommes, mais c’est aussi la religion de leur dignité. »
Voyages, Tournée américaine, tournée africaine, Gallimard, 1952, p. 21 :
La Foi difficile, Grasset, 1957, p. 10, 16, 232 et 240 :
« Nous rêvons une vie, nous en vivons une autre, mais celle que nous rêvons est la vraie. »
« Je ne suis parvenu à rien que par de grands efforts. »
« […] Les années m’ont appris que c’était un bonheur prodigieux de naître la révolte au cœur […]. »
« Méfiez-vous des gens, des partis, des doctrines qui vous promettent tout et ne vous demandent rien. »
Dernières lumières, derniers plaisirs, Grasset, 1977, p. 14, 219 et 219 (une nouvelle fois) :
« Les grèves ont changé de caractère. Elles
étaient jadis de difficiles et rudes combats pour l’homme et la dignité de la vie autant que pour le pain. Il s’agit seulement désormais de parvenir à mettre un peu plus de beurre sur le pain. Tant mieux ! Cette transformation de la condition ouvrière a été la plus vraie joie de ma vie. Mais la bataille même fut
peut-être plus belle que la victoire. Tout devient affaires. Les secrétaires des syndicats sont des sortes de fonctionnaires, des P.-D.G., aussi habilles, aussi rusés que ceux des sociétés
anonymes capitalistes… Je ne suis pas sûr qu’on y ait tout gagné. L’honneur n’est guère à la mode. »
« Pauvres et riches sont les mêmes hommes de
série, « n’importe qui », et se valent devant les vraies valeurs. »
« Pour changer la vie, c’est l’homme même qu’il faut changer. « Ce sera long,
long », comme disait Renan. Mais il change. Il a beaucoup changé en des millions d’années et continuera. »