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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 17:58

rn 2546645 2 px 501 w ouestfranceDans la nuit du 26 décembre 1999, un vent violent arrache des dizaines de toitures, fait tomber des pylônes, et déracine des milliers d'arbres. Christian Marochain, garde-forestier, raconte.

La nuit de la tempête, j'étais en vacances en famille dans les Côtes-d'Armor. Le lendemain matin, j'appelle à Fougères. On me dit que la situation est catastrophique. Sur le trajet jusqu'à Fougères, je ne vois pas beaucoup de dégâts. Dans la forêt, à la tombée de la nuit, je prends ma voiture pour faire un tour. Là, à la lumière des phares, j'ai compris... Il y avait des trous entiers dans la forêt.

Au carrefour de Chênedet, tout était brisé, cassé, renversé. Partout, des arbres de 35 m, âgés de 150 ans, détruits. C'était des hêtres, comme 75 % de la forêt. Les bras m'en tombaient et je devais avoir les cheveux dressés sur la tête de stupeur. A la maison forestière, il n'y avait plus de courant, ni d'eau, ni de chauffage, ni de téléphone... Quand je me suis couché ce soir-là, je savais qu'on n'en serait pas quitte avant longtemps...

Il y avait l'urgence partout

De jour, j'ai vu les routes barrées par les arbres. C'était l'apocalypse. On n'a aucun lien de propriété, mais c'est quand même « notre forêt » quand on y travaille et vit depuis si longtemps. Je suis allé téléphoner d'une cabine à Fougères, pour prévenir des supérieurs à l'Office national des forêts (ONF). J'étais très ému. Il fallait que des ingénieurs viennent voir, mais tout le monde était en congés...

Des gens venaient frapper chez nous pour demander que les routes menant à des habitations soient dégagées. Il y avait de l'urgence partout. C'était la pagaille. Rien n'était organisé. L'ONF a été désemparée face à cette situation exceptionnelle. Je suis allée voir des entreprises de bûcheronnage. Il fallait hiérarchiser l'urgence : ouvrir les routes de circulation, celles qui mènent à des maisons. Les arbres ont été coupés, poussés sur le côté. Puis, on s'est occupé des routes forestières.

Des centaines de pigeons morts

La gestion des chablis (NDLR : les arbres déracinés pour les forestiers) est très dangereuse. Tout était enchevêtré. Des branches et des arbres entiers sont en tension et tout peut basculer à la coupe. Partout, on trouvait des pigeons ramiers morts. Cette nuit-là, ils étaient perchés dans les arbres par milliers. Et ils sont tombés avec eux.

La forêt a été interdite au public pendant plus d'un an. Dans les semaines qui ont suivi, l'urgence a été de vendre aux particuliers le bois qui avait été dégagé sur les bas-côtés. Puis aux professionnels. Il fallait faire vite, car les chablis de hêtre, c'est comme des fruits et légumes. Ils perdent vite de leur qualité quand ils sont coupés.

La forêt a été un chantier pendant trois ans pour exploiter tous ces arbres tombés. On a même eu des conteneurs entiers partis pour la Chine ! Le cours du bois a dégringolé. Il n'est jamais remonté. Ensuite, il a fallu reconstituer la forêt, replanter. Un long travail pour retrouver la forêt d'aujourd'hui. »

Recueilli parMarie TOUMIT.

Ouest-France



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Un tronc d'arbre, témoin de la tempête de 1999 au milieu d'une parcelle en régénération.
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