La reconnaissance du fest-noz et le plan de sauvegarde de la gwerz comptent sur l'Unesco pour être labellisés au patrimoine culturel immatériel de l'Humanité. Dastum va déposer un dossier auprès du ministère de la Culture qui devra le valider.
Voici trois ans, l'association Dastum(*) s'inspirait du tango argentin, désormais inscrit au patrimoine de l'Humanité, pour engager le
fest-noz breton sur le même chemin. Avec l'Institut régional du patrimoine (Irpa), elle a alors constitué un groupe de travail réunissant chercheurs, artistes et fédérations culturelles
bretonnes.
Son objectif: coordonner les démarches, constituer le dossier de candidature et sensibiliser les Bretons, au premier rang desquels les élus territoriaux. «Le
président de la Région nous a immédiatement soutenus», se félicite Charles Quimbert, directeur deDastum. «Nous avons aussi sollicité les conseils généraux et les conseils municipaux. Le
département d'Ille-et-Vilaine a été le premier à prendre une motion pour la reconnaissance du fest-noz, le Morbihan et la Loire-Atlantique vont en voter une sans tarder. Nous attendons une
réponse du Finistère et des Côtes-d'Armor».
Du côté des communes, les délibérations commencent également à tomber. «Au total, 41 collectivités publiques se sont déjà engagées». À côté de la démarche visant à
la reconnaissance du fest-noz, Dastum a également lancé un projet de plan de sauvegarde du «chant à écouter» (par opposition au chant à danser) de Bretagne avec, notamment, ses gwerzioù
(complaintes).
Un dossier plus lourd que celui du fest-noz
«C'est un dossier de candidature plus lourd que celui du fest-noz», explique Charles Quimbert. «La reconnaissance, c'est la constatation d'une richesse de la
diversité culturelle à l'échelle mondiale, ce qui est, bien sûr, intéressant pour le rayonnement mais qui ne suppose pas d'engagement particulier.
Le plan de sauvegarde, c'est le début de plusieurs années d'efforts». Si le plan pour le chant est inscrit sur la liste de l'Unesco, Dastum prévoit quatre années de
travail de 2013 à 2016, afin de rendre sa masse documentaire accessible à tous dans de bonnes conditions.
Des financements à la clé
«Si le plan est accepté, il peut y avoir des financements à la clé», poursuit le directeur. «Ce n'est pas l'Unesco qui financera mais son acceptation du plan pourra
entraîner des engagements de la Région et de l'État». Ce dernier doit maintenant décider si les dossiers bretons doivent être sélectionnés pour être transmis à l'Unesco. «La reconnaissance du
fest-noz est en concurrence avec quatre ou cinq autres dossiers régionaux», commente CharlesQuimbert. Quant au plan de sauvegarde du chant, il ne disputera sa sélection qu'à un autre projet, venu
de Guyane.
* L'association de collecte et de diffusion du patrimoine oral de Bretagne a accumulé depuis 40 ans une dizaine de milliers d'heures d'enregistrements. Ses
dernières éditions: les deux volumes de «L'enquête Fortoul», du nom du ministre de Napoléon III qui a collecté les chants et poésies populaires des régions de France, et le CD-livret «Rennes en
chansons» qui réunit 31 plages, depuis l'incendie de 1720 jusqu'aux chants et cris de rue de 1950. Contact www.dastum.net
- Alain Le Bloas Le Télégramme.com