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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 09:27
"Ne pas subir, toujours agir". Avec ce slogan, qui caractérise l'action impulsée par l'abbé Pierre, Emmaüs souffle en cette fin d'année 2009 ses 60 bougies. Depuis la communauté de Neuilly-Plaisance en octobre 1949, l'association a essaimé dans 34 pays et compte aujourd'hui 117 communautés et 15.000 personnes qui agissent auprès des plus pauvres.

En France, 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, et 20% des sans domicile fixe sont des travailleurs pauvres, rappelle Emmaüs.

Outre les "chiffonniers", qui récupèrent, trient, recyclent et revendent objets et vêtements, Emmaüs, c'est également aujourd'hui des lieux d'hébergement d'urgence, des logements très sociaux ou encore des structures d'insertion sociale et professionnelle.

L'organisation caritative organise pour cet anniversaire une fête au Zénith de Paris, où elle réunira vendredi toute la journée quelque 4.000 acteurs de mouvement avec au programme la projection d'un film sur l'histoire de l'association, des débats et, dans l'après-midi, un concert avec notamment Olivia Ruiz, Cali ou encore Diams.

Par ailleurs, du 3 au 15 novembre, l'association ouvrira les portes de ses communautés au public "pour favoriser les échanges avec les habitants, partager leur savoir-faire, et transmettre le message: 'Emmaüs 60 ans, ne pas subir, toujours agir'".

Emmaüs trouve son origine en octobre 1949, lorsque Henri Grouès, dit l'abbé Pierre, recueille dans une maison qu'il restaure à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis) un ancien bagnard en déshérence et au bord du suicide, Georges Legay. "Je ne peux pas t'aider. Mais toi, tu peux m'aider à aider les autres", lui aurait alors dit l'abbé Pierre, une phrase qui pose le principe même du mouvement qui peu à peu verra le jour.

A l'époque, l'abbé Pierre, décédé le 22 janvier 2007 à l'âge de 94 ans, "voulait sans doute montrer par son action encore balbutiante ce que l'on pouvait faire face aux besoins immenses de la société d'après-guerre", écrivent le président d'Emmaüs France Christophe Deltombe et le président d'Emmaüs International Jean Rousseau dans le document de présentation de cet anniversaire.

"Il a su rassembler autour de lui des hommes et des femmes capables de bâtir des logements, d'organiser de grandes actions de secours, de créer des communautés dans toute la France, de mobiliser des bonnes volontés pour donner corps à cet immense élan de générosité qui devait être converti en actions de solidarité durable, avec cette idée simple qu'ensemble on peut refaire le monde", ajoutent les deux hommes.

Mais en ce soixantième anniversaire, Emmaüs entend également délivrer un message politique, dans la droite ligne de son fondateur qui n'a jamais hésité -de l'appel de l'hiver 1954 à la défense des occupations d'immeubles menées par Droit au logement (DAL)- à bousculer les gouvernements.

"L'image d'Epinal du clochard, produit des Trente glorieuses, a laissé la place aux SDF et aux travailleurs pauvres ayant un emploi mais pas les moyens de se loger. Le mal-logement s'est déplacé sur des populations souvent issues de l'immigration et ghettoïsées par un urbanisme mal maîtrisé", écrivent les deux responsables de l'association. "L'isolement est devenu le mal moderne, et les femmes seules avec enfant la situation la plus vulnérable à la grande pauvreté".

Et de dénoncer également "le taux élevé d'exclusion du système scolaire" qui "hypothèque gravement l'entrée dans la vie active de certains jeunes dont les repères sont brouillés", ou encore la situation des sans-papiers devenus "aujourd'hui les bannis officiels, ceux que la loi même impose de rejeter".

"Le combat est sur le terrain, dans l'action", poursuivent les deux responsables d'Emmaüs. "Il est également politique et suppose la mobilisation de toutes les forces afin que soient adoptées par nos gouvernants des réformes radicales contre les causes de la pauvreté et de l'exclusion". AP

Le Nouvel Obs.com - 29/10/2009



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