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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 17:32
Bruno Chemin, ici devant son restaurant, a appris l'accordéon pour en jouer pendant qu'il conte.
Bruno Chemin, ici devant son restaurant, a appris l'accordéon pour en jouer pendant qu'il conte.
Cet été, le restaurateur de Dompierre-du-Chemin continue à sillonner les routes pour raconter ses histoires. Le tout dans un gallo vivant, fleuri et avec humour.
Portrait

 

Au comptoir de son bar Le relais du Saut Roland, Bruno Chemin parle gallo à un jeune client. Ça semble tout naturel. Il est conteur aussi bien dans son restaurant de Dompierre que sur les chemins. À 54 ans, il est devenu au fil des ans un personnage du pays de Fougères. Il anime mardi avec ses copains de l'association de musique traditionnelle l'Afap un Rendez-vous conte, à la ferme de Jalaine.

« C'était la ferme de mon grand-père. C'est là où il a élevé ses dix enfants tout seul. J'avais envie de retourner conter près du four à pain », commence-t-il, avant d'embrayer sur une anecdote de son « tonton ». « À la Jalaine, il y avait une grande pièce au sol en terre battue avec une grande cheminée, où tout le monde vivait. Un jour, les enfants avaient si froid que mon grand-père a fait rentrer une jument dans la pièce. Il lui a fait tirer une énorme souche de bois pour le feu. Ils se sont chauffés avec pendant quatre jours ! »

Gamin de Fougères

Lui, il a grandi à Fougères, rue Albert 1er, près de l'ancien quartier de l'abattoir. Il avait pour voisin... Frofro - alias le musicien Jean-François Froger - toujours son compère au sein de l'Afap et lors de soirées contes. « C'était lui, le chef ! rigole Bruno Chemin. On allait dans les rues pour essayer de récupérer de la ferraille puis s'acheter une voiture à pédales. Fils d'ouvriers, on n'avait pas grand-chose. Frofro faisait déjà de la musique. » Et ils faisaient déjà des « conteries » ! « Dans le quartier, on se foutait sur la goule, puis on racontait des histoires. Nous, les fils d'ouvriers, on avait battu les riches ! »

Puis, Bruno Chemin retourne dans le village familial à Dompierre-du-Chemin avant de partir travailler pendant vingt ans sur des chantiers de centrales électriques. « Et j'ai eu envie de revenir. » Avec sa femme, ils montent leur restaurant à Dompierre. « En rentrant au pays, j'ai retrouvé les odeurs et les senteurs qu'on a coutume d'oublier quand on est jeune, avec cet accent et les musiques traditionnelles. »

Le gallo est remonté à la surface. « Mon autre grand-père qui habitait Montreuil-des-Landes était marchand de vaches. Gamin, je montais dans sa traction et je me nourrissais de tout ce qui se disait dans les fermes où il allait. » Il s'est mis à conter. À 40 ans, il a aussi appris l'accordéon diatonique. « Les deux se marient bien. La bouèze, c'est un joli instrument. Quand tu emmènes les gens en rando, faut pas que de la goule ! »

Ses histoires ? Il les écrit avant de les raconter. Il s'inspire du vécu de chacun, pioche dans ces petites sensations communes à tous et arrose le tout d'humour. « Ce qui est formidable quand tu vas conter, c'est la réaction du public. J'aime bien lire la stupéfaction des gens. » Il rebondit aussi sur l'actualité, improvise, revient à son récit.

Un peu comme quand on s'entretient avec lui. Il dit qu'il est satisfait d'avoir pu « maintenir un commerce en milieu rural ». Un peu plus tard, il ajoute que deux grands personnages l'ont marqué : son père et Nelson Mandela.

 

Marie TOUMIT. Ouest-France
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